Mes recherches
1/ La maison de la rue de l’Église existe-t-elle encore en 2023 ?
2/ Quel est le lien entre Vincent et le colporteur Vanderhaegen de Pâturages ou de Wasmes ?, d‘où vient le colporteur ? (Recherches en cours)
3/ La maison Van Gogh (Denis) appartient-elle vraiment à la famille Denis ? Des boulangers ou des mineurs la famille Denis ?? (Recherches en cours)
4/ Quel est le lien avec le responsable de la mine de Marcasse et la famille Denis ? (Recherches en cours)
Tout d’abord, je tiens à préciser que je ne suis pas un grand passionné de Vincent Van Gogh.
Je connais une partie de ses peintures et quelques éléments sur son passage dans le Borinage.
En revanche, je suis passionné de généalogie et d’histoire locale.
Grâce à mon expérience de recherches dans les plans Popp et sur différents sites, j’ai relevé ce petit défi.
C’est pour cette raison que j’ai répondu favorablement à la demande de Filip qui recherchait des informations sur le passage de Van Gogh à la Rue de l’Église 39 à Pâturages, en référence à la note 25 de la lettre 149 (>>>>>).
C’est Theodorus Van Gogh qui a donné l’adresse rue de l’Église 39 à son fils Theo.
Les lettres sont dans les archives du musée Van Gogh au Pays-Bas.
Inv. cf FR b2452, lettres des parents de Vincent Van Gogh à Theo, 31 Décembre 1878 + FR b2463 du 27 février 1879.
Après des contacts avec le musée Van Gogh à Amsterdam, j’ai eu la confirmation que le numéro 39 apparait bien dans la lettre de 1878. ( visuel non disponible sur leur site internet pour des raisons de confidentialité )
J’ai d’abord commencé par chercher l’emplacement de la Rue de l’Église avec le numéro mentionné dans la lettre.
Malheureusement, le numéro 39 n’existe plus, mais les numéros 37 et 43 sont toujours en place en 2023.
En consultant les anciens plans, j’ai pu constater que les bâtiments existent toujours.
Cependant, ils ont probablement été détruits au moment du recouvrement du ruisseau, vers 1960.
Pour savoir à qui appartenait le bâtiment de l’époque, j’ai consulté les plans Popp pour connaître les numéros des parcelles et les articles de la matrice qui y sont associés.
Avec le nom, j’ai lancé une recherche dans le recensement.
Les propriétés sont répertoriées au nom du propriétaire, j’ai donc dû vérifier si l’occupant était la même personne, au cas où la maison aurait été une location.
J’ai donc réalisé une liste des propriétaires de toute la rue de l’Église vers 1870 à partir des plans Popp. (+ de 50 maisons).
Après quelques heures, j’ai réussi à dresser la liste complète ( Numéro de la parcelle / Nom du propriétaire).
L’embrouille continue : à partir de cette liste, j’ai commencé à rechercher dans le recensement, qui compte environ 3500 pages. (Nom de l’habitant / Adresse du logement).
Au lieu de faire une recherche à partir d’un nom, j’ai tout consulté en prenant note de tous les habitants de la rue de l’Église (plusieurs semaines de recherches), pour avoir aussi les locataires.
J’ai réussi à faire le lien entre une partie des propriétaires, des parcelles et le recensement (pour la correspondance entre le numéro de la maison et le numéro de la parcelle).
La numérotation des maisons (pas du cadastre) de l’époque ne correspond pas à celle d’aujourd’hui.
Me voici donc avec plus de questions que prévu…
Après quelques heures de compilation des nouvelles recherches, je trouve enfin le numéro 39 de la rue de l’église de l’époque.
Après avoir retrouvé où l’habitant ( de 1870) du logement de l’époque, je suis retourné faire une recherche dans les plans Popp pour retrouver ou se situe la parcelle (et le logement).
Avoir le numéro 39 rue de l’église à Pâturages, c’est bien, mais est-ce la bonne maison ?
La numérotation de 1870, est-elle la même que celle de 1878 ?
Après réflexion, j’ai pris rendez-vous à la rue des Alliés à Wasmes avec le gestionnaire des archives pour les anciens dégâts miniers, Monsieur Delforge.
J’ai reçu un très bon accueil et j’ai passé un moment (en janvier 2023) à lire les dossiers des demandes de dégâts miniers de la rue de l’Église.
Résultats :
D’abord un grand nombre de dossiers, introduits avant et vers 1900 et traités des années plus tard, n’avaient plus la même numérotation de maison.
Ensuite, avec les dates des échanges de courriers, j’ai pu déterminer que le changement de numérotation avait eu lieu un peu avant 1905.
La consultation en novembre 2023 des archives à la commune, plus précisément dans le dossier de la rénovation de la rue de l’Église en 1904/1905, me confirme que les numéros dans le dossier, sont les mêmes qu’en 2023.
Enfin, me voici donc avec une conclusion : le numéro 39 rue de l’Église à Pâturages vers 1870/1900 se trouve dans le haut de la rue de l’Église.
Entre 1870 et 1878, il ne m’a pas été possible (pas d’archive) de savoir si Vincent a été accueilli par monsieur Demaret ou par l’habitant suivant.
La maison a disparu et depuis cette époque, une autre a été reconstruite (numéro 99 en 2023), l’habitation à droite (de l’ancien 39 de 1870) a disparu et a permis d’agrandir le mur du parc.
Une chose qui m’a frappé, c’est que Vincent, dans sa lettre (149), indique : » Ces derniers jours, par exemple, c’était un spectacle extraordinaire, avec la neige blanche le soir vers l’heure du crépuscule, voir les ouvriers rentrer chez eux des mines.
Ces gens sont complètement noirs quand ils sortent des mines sombres à nouveau dans la lumière du jour, ils ressemblent à des ramoneurs. »
Il voit la mine et les mineurs rentrer le soir.
S’il a bien logé dans le haut de la rue de l’Église, au numéro 39 de l’époque, celui-ci avait une très belle vue directe sur le charbonnage 10 de Grisoeil en face par une fenêtre ( à moins de 100 mètres).
Dans la note 1 de la lettre 153 :
L’un des descendants de la famille Denis chez qui Van Gogh était pensionnaire à Wasmes, raconte que Vincent avait fait plusieurs dessins de membres de sa famille …
Selon des témoins, d’autres dessins réalisés par Van Gogh à l’époque contenait : « La Cage : Mine de charbon des Pâturages, no.10 puits, Grisoeil’, …
Voir Eeckaut 1990, pp. 93-94 et ‘Annexes’, p. 50 ; Verzamelde brieven 1973, vol. 1, p. 223-225.
Un grand merci à :
Filip Depuydt, au musée Van Gogh à Amsterdam, le site KBR, Monsieur Delforge, la commune de Colfontaine.
Pour être complet avec le parc (cela n’a rien avoir avec Vincent Van Gogh)
Voici le plan de l’entrée du parc de Pâturages pour sa rénovation en 1942
Le parc à l’époque, à l’arrière du numéro 39 (99) était un cimetière (désaffecté depuis) de Pâturages